3- La dimension économique et politique de la puissance Aztèque

- Economie : On peut diviser l'économie Aztèque en deux secteurs. Un secteur public placé sous le contrôle des nobles et des rois, et un secteur commercial fonctionnant de manière indépendante du pouvoir politique.

        Agriculture : La prospérité de la civilisation aztèque a en grande partie reposé sur une agriculture efficace qui a permis de nourrir des millions d'individus. Les aztèques ont d'abord pratiqué une agriculture vivrière pluviale qui s'est améliorée progressivement. Ils ont conquis de nouveaux territoires en aménageant des terrasses sur les pentes, au moyen de murets en pierre. Dans les vallées et les bassins, les paysans aztèques maîtrisent les techniques de l'irrigation. Ils ont su reprendre, étendre et améliorer le système des canaux et des digues des civilisations précédentes. Une grande partie des eaux de la Cuauhtitlan ont notamment été détourné vers les champs.Les aztèques ont créé des nouvelles terres cultivables appelées les chinampas, qui sont des sortes de jardins flottants. Pour les réaliser, ils prélèvent de la boue dans le fond du lac qu'ils déposent sur de larges radeaux. Ces îlots artificiels séparés par des canaux étroits qui permettaient aux paysans de naviguer en pirogue libremment. Les chinampas sont très fertiles et peuvent produire plusieurs récoltes par an. Les villes possèdent également des petits champs et des jardins : chaque famille peut ainsi faire pousser du maïs, des fruits, des plantes médicinales. Le maïs constitue l'essentiel de l'alimentation des aztèques telles que les tortillas. Ils cultivent également l'avocat, les haricots, les tomates... De plus ils ne sont pas de grands éleveurs mais on leur attribue tout de même la domestication d'une sous espèce de dindon sauvage, Meleagris Gallopavo.

 

        Commerce : Dans la société aztèque, le commerce est extrêmement développé. Une ciruclation de biens entre les hautes terres productrices de maïs, de haricots...et les basses terres côtières tropicales beauoup plus riches et qui fournissent le cacao, le coton, les plumes d'oiseaux pour les parures, l'obsidienne, donne lieu aux activités d'une classe spécialisée de marchands, les pochteca. Cette circulation marchande double la circulation des mêmes produits sous la forme du tribut à l'Etat aztèque. Dans les villes ont retrouve d'immenses marchés comme le marché central de Tlateloco, ville jumelle de Tenochtitlan qui reçoit 60 000 visiteurs par jour. Sur ces marchés, chaque produit ont un lieu de vente déterminé. La vente se réalise à la pièce ou à la mesure. Des tribunaux spéciaux, controlés par les marchands tranchent les conflits entre vendeurs et acheteurs et le chef de marchands fixait le pix de marchandises. Il est interdit de vendre des produits en dehors des places de marché.

 

        Systèmes de paiement : De multiples types de monnaie sont utilisés régulièrement. Les plus petits achats sont payés avec des fèves de cacao elles mêmes importées des zones de plaines. Dans les marchés, par exemple, un petit lapin vaut 30 fèves, un oeuf de dinde 3 fèves et un tamal une seule fève. Pour les achats les plus importants, des longueurs standards de tissu de coton appelé quachtli sont utilisés. Il existe des quacthli de diférentes qualités allant d'une valeur de 65 à 300 fèves de cacao. Un homme peut aussi vendre sa propre fille comme esclave sexuelle ou pour un sacrifice religieux environ 500 à 700 fèves de cacao. Comme autre exemple, une petite statue en or coute 250 fèves de cacao.

 

        Transport des marchandises : Le principal mode de transport des marchandises utilisé est la navigation sur de petites embarcations. L'Etat aztèque a contribué au réseau de transport en crééant un système de communication entre les villes conquises. Toutes routes ont été conçues pour les voyages à pied. Cependant, en Mésoamérique, il n'y a pas d'animaux de trait tel que l'on peut trouver en Europe et la civilisation Aztèque n'utilise pas la roue à des fins pratiques par exemple pour la construction ou l'acheminement de marchandise. Cependant Les aztèques s'en servent pour les jouets des enfants.

 

- Politique Comme dans les autres civilisations mésoaméricaines, l'organisation socio-politique aztèque est structurée principalement sur trois niveaux : la famille, le calpulli et l'altepetl.

Le calpulli est l'unité politique de base, composée de plusieurs groupes familiaux formant un réseau social. On peut l’assimiler à un clan, une ville, un quartier, une paroisse ou une coopérative agricole. Le calpōleh, responsable du calpulli répartit les terres agricoles ou encore les tâches non-agricoles, en échange d’un tribut et d’une allégeance. Dans certaines cités-États du monde aztèque, les calpullis sont spécialisés dans le commerce, comme Otompan, Texcoco et Tlatelolco ; on peut les comparer aux guildes de l’Europe médiévale.
L’altepetl est une sorte de cité-État regroupant plusieurs calpullis et dirigée par un tlatoani. Le terme « altepetl » désigne non seulement un territoire mais aussi sa population. Ces cités-États peuvent conclure des alliances, comme celle qui unissait Tlacopan, Texcoco et Tenochtitlan contre Azcapotzalco. Bien que la forme du gouvernement fasse souvent référence à un empire, en fait, la plupart des régions sont organisées sous forme d’altepetl.


On peut distinguer une hiérarchie sociale aztèque. Dans un premier temps, la classe dominante de la pyramide sociale est celle des pipiltin, que l’on peut apparenter à la noblesse de l’Europe occidentale. Puis, vient celle des macehuatlins, des paysans à l’origine. D’après l’archéologue Eduardo Noguera, environ 20% de la population aztèque se consacre à l’agriculture, le reste étant des guerriers, artisans et commerçants. Parmi les pipiltin, il y a les seigneurs, élus à vie par les concitoyens, responsables des fonctions administratives, militaires et religieuses. Leurs enfants sont directement intégrés dans la classe sociale de leurs parents, et donc sont exemptés d’impôts. Basée essentiellement sur la religion, la société aztèque compte de nombreux prêtres. Le clergé est hiérarchisé lui aussi, les simples temples de quartiers confiés aux desservants, les provinces confiées aux prêtres supérieurs et enfin le temple de la capitale mis sous la responsabilité de deux prêtres suprêmes.


Les marchands itinérants, appelés pochteca, pratiquent l’endogamie. En effet c’est une classe très distincte où les individus ne se marient que dans cette dernière. Importants pour le commerce dans la région, ils sont souvent envoyés au combat, ils ont des activités semi-militaires. Ce rôle important dans la société leur donne des privilèges mais cependant, ils doivent éviter d’empiéter sur les pipiptlin.


Les macehualtin, c'est-à-dire les gens du commun, forment la majorité de la population. Ils sont 
astreints au service militaire ainsi qu'aux travaux collectifs et devaient payer un tribut à l'État aztèque. Groupés en « calpulli » (l'unité sociale de base dans toute la Mésoamérique), ils exercent différentes fonctions : artisans, artistes, paysans. Comme ils accomplissent un service militaire, il existe une certaine mobilité sociale : le guerrier qui se distingue au combat en faisant au moins quatre prisonniers sur le champ de bataille pouvait s'élever dans la hiérarchie sociale en accédant au statut de membre de la noblesse militaire, qui lui octroye certains privilèges héréditaires dont jouissent les pipiltin. Il s'est ainsi formé une aristocratie de rang inférieur au sein de la caste des guerriers jaguars et des guerriers aigles. Les artisans, appelés « Toltèques » sont organisés en corporations et avaient leurs propres dieux et lieux de culte. Dans la société aztèque, l’esclavagisme fait parti de la vie courante. Les esclaves appartiennent à un maître et n'avaient pas de droits civiques. Certains d'entre eux, capturés à la guerre, sont destinés à être sacrifiés. Les autres, appelés tlatlacotin, peuvent le devenir pour des raisons diverses : pour avoir commis un délit, ou encore parce qu'ils se sont vendus eux-mêmes ou ont été vendus par leurs parents, lors d'une famine par exemple ou pour payer des dettes.

        

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